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Tribune 2021

Des plans de pilotage | constats et enjeux pour demain

Avant les plans de pilotage

La croissance des attentes et les mauvaises performances du système scolaire dans un contexte d’enveloppe fermée a entraîné dans le passé une volonté d’obtenir des modifications substantielles d’efficience impliquant des changements importants dans les pratiques des enseignants, tant sur les aspects pédagogiques de leur travail que sur les aspects organisationnels. Ces changements ont été conçus comme de simples injonctions dans un premier temps (ex : approche par compétences dans les référentiels et les programmes), puis, devant le constat de l’absence de résultats, par des injonctions assorties de contrôles (ex : renforcement de l’inspection, interdiction du redoublement au premier degré du secondaire), et enfin d’injonctions, de contrôles et d’accompagnements assertifs (coachs, formations déclaratives, conseillers pédagogiques…), sans avoir pour autant de réel impact ni sur l’efficience du système ni sur son équité.

Les enseignants ont fait à contrecœur ce qu’on leur demandait de faire, tout en se disant que s’ils faisaient autrement, cela correspondrait mieux à leur expertise du terrain. Face à cette impuissance à réformer, la tentation était grande de remettre encore une couche d’injonctions et de contrôles, et ce d’autant plus que les remèdes appliqués étaient « certifiés » par les résultats de la recherche scientifique et que, par conséquent, les remèdes prescrits étaient censés apporter les résultats espérés.

Avec les plans de pilotage

Le Pacte change de méthode : plutôt que d’essayer de tout prescrire et tout contrôler, il donne de l’autonomie aux équipes pédagogiques pour déterminer les stratégies les plus aptes à rencontrer les difficultés scolaires des élèves dans leur établissement.

Cela implique que le pouvoir régulateur fixe à tous les établissements les mêmes objectifs et un cadre commun (contrats d’objectifs, tronc commun), octroie des moyens complémentaires (renforcement du maternel, soutien à la maîtrise de la langue et de la culture scolaire par exemple), mais pour le reste, fasse confiance aux équipes pédagogiques.

Mais cela nécessite que les directions dans les établissements :

  1. Se débarrassent d’une vision managériale de l’enseignement qui renvoie l’enseignant à une posture de praticien dirigé dans des établissements pensés et organisés comme des lieux dans lesquels la qualité de l’enseignement dépend de la capacité managériale de chaque direction à évaluer et sanctionner ses enseignants afin de les contraindre à accepter leur vision du changement.
  2. Adoptent au contraire une vision de l’enseignement qui fonde la dynamique du changement sur la mobilisation des compétences professionnelles des équipes pédagogiques, et cherche à renforcer leur autonomie professionnelle.

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