DECLARATION DE POLITIQUE COMMUNAUTAIRE 2024-2028 (MR-Engagé) 

 

En avant vers le passé signature email

FWB : un budget irresponsable, revoilà l’austérité !

Moins de trois jours après les élections, les gouvernements de la Région wallonne et de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) ont annoncé les grandes lignes budgétaires pour la législature.

Si les discours qui l’accompagnent déclarent que ce budget « limite la casse » ou est « sans austérité », c’est loin d’être vrai pour tous. Les choix sont assez révélateurs.

La non-indexation des budgets des moyens de fonctionnement de certains organes publics, dont Wallonie-Bruxelles Enseignement, la diminution des financements des bâtiments scolaires (-2%), les budgets supplémentaires accordés au subventionnement montrent clairement une volonté de favoriser l’enseignement privé (libre).

L’enseignement qualifiant est aussi particulièrement mis à mal. En durcissant les mesures menant à la fermeture d’options, en diminuant de 3% les moyens humains alloués à ce type d’enseignement et en limitant l’accès pour certain·e·s élèves, c’est l’offre de proximité, l’emploi des enseignant·e·s et le droit à l’enseignement qui vont être mis à mal.  

Les mesures prévues d’exclusion (non-inscription) des « jeunes sortant du décrochage » n’est absolument pas à minimiser, les prétextes de ces exclusions non plus. Exclure un enfant de l’enseignement ordinaire - à 18 ou 19 ans, on est toujours un enfant - n’est pas anodin, a fortiori si celui-ci a eu une relation difficile avec le milieu scolaire. Le faire au nom d’une plus grande homogénéité des groupes-classes est carrément d’une brutalité nauséabonde.

Bref, on fait face à une austérité budgétaire déguisée, marquée par des choix idéologiques qui en disent long sur la vision de société prônée par ce gouvernement de droite MR-Les Engagés.


Engager les enseignants dans un régime contractuel, c’est aussi diminuer leur revenu « global ». En effet, si la rémunération reste la même et que les règles en matière de pension ne changent pas, la pension d’un travailleur contractuel est inférieure à celle d’un travailleur statutaire.

Combler cette différence via le deuxième pilier (assurance individuelle), comme l’indique la ministre Valérie Glatigny dans ses déclarations, semble peu crédible en regard des montants qu’il faudrait y consacrer (surcoût supérieur à 10%).


Parmi les nombreux projets néfastes prévus par la DPC, il est envisagé de fusionner les réseaux… mais uniquement officiels ! Une rationalisation totalement discriminatoire, qui engendrerait une diminution des moyens humains et financiers.

Pour la CGSP Enseignement, la seule fusion possible est la fusion totale de tous les réseaux d’enseignement pour obtenir un réseau unique et public.

De plus, et sans attendre cette fusion des seuls réseaux officiels, WBE se retrouvera déforcé entre autres par :

  • Une diminution des budgets (au profit du réseau Libre..) ;
  • Une diminution du financement des internats (au profit du réseau Libre...)
  • Et… la perte des CDPA.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, une augmentation de la charge hebdomadaire en classe est évoquée par un gouvernement.

Alors que la charge de travail n’a déjà fait qu’augmenter ces dernières années, de par une inflation des composantes de la charge hors classe (notamment en lien avec les contrats d’objectifs) et par le nombre d’élèves en classe, dont ceux qui ont des besoins spécifiques, la Déclaration de politique communautaire prévoit que, en fonction de la fonction exercée et/ou pour justifier l’obtention, voire la conservation d’un barème supérieur, des périodes supplémentaires pourraient devoir être prestées par les travailleurs et travailleuses de l’enseignement.

  • Ceux et celles qui auraient moins de prépa/suivi/correction sont concerné·e·s.
  • L’obtention d’un barème 4011 (qui sera à créer dans le cadre d’un « accord administratif, organisationnel et social »), pour les nouveaux enseignants et pour les personnels en place, sera conditionnée au passage en CDI et à l’augmentation de la charge hebdomadaire (2P).
  • Le 501 ne pourra plus être obtenu hors de l’enseignement secondaire supérieur ; ceux/celles qui l’ont devront prester des tâches supplémentaires.

Cette augmentation ferait boule de neige : elle entrainera corollairement une augmentation des autres composantes de la charge ; dans un deuxième temps, elle risque de faire sauter le tabou d’une augmentation généralisée de la charge-horaire hebdomadaire (ce à quoi participe également l’idée que les périodes additionnelles – heures supplémentaires – peuvent être prestées avec moins de limites qu’aujourd’hui).

Il ne s’agit encore que de la partie plus ou moins reconnue de notre travail. Ne doutons pas un instant que l’augmentation de la pression sur les équipes, inévitablement générée par l’ensemble du projet du gouvernement, permettra, plus encore qu’aujourd’hui, de faire reposer le fonctionnement des écoles sur le bénévolat.

[1] Pour rappel, la réforme de la formation initiale des enseignants et la mastérisation (master 60 crédits) pour les niveaux fondamental et secondaire inférieur devaient déboucher sur la création d’un nouveau barème (plus haut que l’actuel 301 mais moine levé que l’actuel 501).


 

L’engagement statutaire, par opposition au contrat de travail, assure, grâce à son caractère règlementaire, une égalité de traitement entre tous les candidats à un emploi dans l’enseignement. Les statuts des personnels obligent les employeurs (pouvoirs organisateurs des écoles), qu’ils soient publics ou privés, à respecter des critères objectifs, titres (diplômes) et ancienneté pour départager les candidats aux emplois.

Supprimer cette égalité de traitement, particulièrement en période de pénurie, c’est ouvrir la porte à une « guerre du recrutement » entre les écoles dites favorisées, qui pourront offrir des avantages à leur personnel et les « écoles défavorisées » qui ne pourront recruter que des personnels moins bien formés.

Défendre la nomination, c’est aussi défendre la justice sociale