Modification grilles-horaires : encore un coup porté aux enseignant·e·s du qualifiant ?
Il relève des prérogatives des FPO/WBE de fixer les grilles-horaires dans l’enseignement secondaire, dans le cadre de balises fixées par le pouvoir régulateur (FWB). Lorsqu’une fédération de PO/WBE décide d’en modifier une, l’emploi des enseignants peut être impacté. En effet, changer le nombre de périodes composant une grille ou modifier les volumes de périodes accrochées aux différentes fonctions sont des décisions qui entraînent des conséquences. Conséquences pas toujours prises en compte…
Ces changements interviennent souvent dans le but d’améliorer la qualité de la formation donnée aux élèves. Si cela est positif, une attention particulière aux répercussions sur l’emploi des membres du personnel est primordiale.
Or, si le nombre de périodes accrochées à certaines fonctions peut augmenter, certains enseignants nommés ou désignés dans d’autres fonctions, voient dès lors leur volume de charge diminuer, situation qui menace leur emploi.
Cette année, le lancement du Parcours d’Enseignement Qualifiant a bouleversé les grilles des Options de Base Groupée de l’enseignement qualifiant en 4e année. La mise en œuvre en 2024/25 de nouveaux profils de certification engendre de nouvelles modifications dans les grilles des OBG concernées ; dans d’autres cas, on nous parle seulement de demandes, d’harmonisation de grilles.
La CGSP Enseignement a, à maintes reprises, interpellé sur cette situation. Que des profils adaptés aux réalités du métier soient mis en œuvre dans les écoles (pour peu qu’ils soient réalistes et pertinents pédagogiquement) est indispensable à la qualité de l’enseignement.
Mais la CGSP ne sera jamais du côté de ceux et celles qui estiment que, pour ce faire, il faut absolument modifier la composition des équipes. Comme lors de la mise en œuvre du PEQ, nous devons constater que toutes les FPO/WBE ne semblent pas s’inquiéter pour leurs membres du personnel… puisque dans certains cas aucune projection sur les conséquences n’a pu nous être communiquée !
Cumul de catastrophes
Un exemple marquant est celui des fonctions professeurs cours techniques degré inférieur (CTDI), cours techniques degré supérieur (CTDS), pratique professionnelle degré inférieur (PPDI), pratique professionnelle degré supérieur (PPDS) économie sociale et familiale dans l’option aide familiale. Si, dans certaines FPO/WBE, la diminution de périodes accrochées à ces fonctions est limitée et/ou compensée par l’apparition d’accroches dans la nouvelle OBG aide-soignant·e, ce n’est malheureusement pas le cas partout.
Rappelons, par ailleurs, nos inquiétudes (lien vers l’article) concernant l’option aide familial·e elle-même. Le nombre d’écoles organisant cette option risque de drastiquement diminuer en raison :
- du durcissement des normes de maintien dans le décret gouvernance et du fait que l’option n’est actuellement pas considérée en « thématique commune fonction critique » – c’est avant tout la définition de la pénurie structurelle quantitative Forem et Actiris qui montre ses limites –, condition sine qua non pour déroger à ces normes drastiques → rentrée 2025/26
- du manque de volonté de certaines écoles d’au moins essayer de maintenir l’option en demandant une aide exceptionnelle en NTPP conduisant à ne pas communiquer autour de la 7P voire à décourager les élèves de s’y inscrire → rentrée 2024/25
Quel avenir pour l’enseignement qualifiant ?
De façon plus générale, nous devons constater une grande frilosité de certaines FPO/WBE et même de la Fédération Wallonie-Bruxelles à nous communiquer des informations sur les options en risque de fermeture 1 au 15/01/2024 ou même le nombre d’OBG concernées. Certaines justifications (ne pas mettre le feu aux poudres) ne peuvent que nous conforter dans notre rejet du décret gouvernance…